Baptiste URVOY (AS Rennes) : « Maitriser les moments clés du match ! »
Publié le 25/04/2024
A J-2 de la finale de la Coupe Région Bretagne Femmes, retrouvez une interview de Baptiste URVOY, l’entraineur de l’AS Rennes. Les rennaises seront opposées aux costarmoricaines de Plérin FC, finaliste de l’édition 2023.
Parlez-nous un peu de votre parcours pour arriver jusqu’en finale, comment s’est-il déroulé ?
« On a eu un premier tour district, il y a quelques semaines de ça, puisque nous étions exempts du tout premier tour, on a donc eu la chance de directement intégrer le deuxième tour. On y a joué, chez nous aux Cadets de Bretagne, une triangulaire avec le Stade Rennais et l’US Saint-Malo, où on a remporté nos matchs. Ensuite, en tant que représentant du District 35, nous nous sommes déplacés pour les Demi-finales à Ploërmel, le tenant du titre chez les femmes. On savait que le match serait compliqué, face à une belle équipe qui a plusieurs joueuses en sélection 56. La rencontre a été comme on l’attendait ; intense et serrée (0-0 à la mi-temps). Je pense que l’on a fait la différence sur les qualités futsal, on a toujours su répondre dans l’intensité. »
Comment avez-vous préparé votre équipe pour cette finale ?
« Cela fait déjà un petit moment que l’on espère pouvoir atteindre ce stade-là et pour nous c’est déjà une première récompense. On a connu notre première finale de coupe, mais de district l’année dernière, donc cette fois-ci on passe un cap. On a surtout très bien préparé cette demi-finale, on y était focus, depuis au moins 4 à 5 semaines. On a anticipé la suite, puisque l’on savait que la Finale serait une semaine après, donc la finale était bien préparée aussi. On a eu entraînement lundi, juste le lendemain de la demi-finale, côté gardienne, elles ont bien bossé, et côté joueuse, on a plutôt profité de faire des jeux avec ballon, puisque les jambes étaient lourdes. Aujourd’hui, on a un match de critérium contre la TA Rennes pour continuer à travailler. On fera également un entraînement vendredi, veille de finale, pour affiner les réglages, travailler les phases arrêtées, et essayer d’être le plus prêt possible pour le grand moment samedi. »
Présentez-nous votre équipe, vos joueuses sont-elles exclusivement des joueuses de futsal ? Ou également des joueuses de foot à 11 ? Une équipe plutôt de jeune ou avec des joueuses qui ont de l’expérience ? Ses principaux atouts ?
« Ce qu’il faut savoir à l’AS Rennes (créé en 2017), c’est que l’on n’est pas la section féminine d’un club historiquement masculin. On est un club qui s’est créé autour de la promotion du futsal pour les femmes et par les femmes. La lumière est donc mise sur les femmes en compétition.
Au niveau de la composition de l’effectif, j’ai des doubles-licenciées, notamment Élodie Soullard par exemple, qui joue à l’AS Rennes et en Equipe de France de Futsal, mais également au CPB Bréquigny en herbe. C’est aussi le cas de d’autres joueuses au sein de l’effectif ; que ce soit double-licence avec l’US Saint-Malo, le Stade Briochin, ou Bruz, comme ma gardienne qui sera titulaire samedi. Et après, j’ai quand même une grande majorité de joueuses spécifique futsal désormais. Soit elles l’ont toujours été, soit elles se sont dédiées uniquement à la pratique du futsal, après une ou deux années à faire la double pratique. L’équipe est relativement jeune en termes d’âge, mais après ça reste des joueuses d’expérience, puisque cela fait désormais quelques années maintenant qu’elles jouent au football, ou alors pour certaines, qu’elles y jouent à très bon niveau. Elles ont donc des repères, elles ont l’expérience de moments importants.
Pour parler de moments un peu décevants d’ailleurs, on a eu notamment il y a deux ans, la demi-finale contre Plérin que l’on perd, et que l’on retrouve en finale aujourd’hui. Mais, elles ont aussi des bons moments ensemble comme le mondial futsal à Nantes en mai dernier, ou encore la qualification en phase inter-régionale du challenge national futsal l’an dernier suite à notre victoire contre le Stade Brestois 29. Elles ont ainsi un passé commun, une vie de groupe. Par ailleurs, les 10 joueuses qui seront là samedi, sont les mêmes qui se sont qualifiées en demi-finale dimanche dernier. »
Est-ce que vous pensez que le public peut-il jouer en votre faveur ? Ou jouer sur le mentale de vos joueurs ?
« J’en doute, puisque malheureusement on sera en nombre de supporters réduits à moins que l’on ait quelques bonnes surprises avec des gens qui fassent la route depuis quelques endroits en Bretagne. Je pense que globalement, si public il y a, il sera plutôt acquis à la cause de Plérin, qui est plus proche et qui aura peut-être plus de facilité et d’expérience aussi à déplacer du monde. Après, nous on a joué dans une ambiance qui n’était pas très favorable pour nous dimanche dernier et on a su en faire abstraction ; donc soit le public est pour nous et on s’en nourrira, soit il sera contre nous et cela ne sera pas un souci, on fera ce qu’il faut pour rester dans notre bulle. »
Connaissez-vous déjà bien vos adversaires ? Les avez-vous déjà affrontés auparavant ? Est-ce que vous les craigniez ?
« Oui, on les a affrontés deux fois sur les deux dernières saisons ; une fois en demi-finale de coupe Région Bretagne il y a deux ans et une fois Coppa Coca-Cola la saison dernière. Donc effectivement, on les connaît, plusieurs de mes joueuses les jouent en foot à 11. On connaît un peu les profils, on a une idée de la manière dont elles vont jouer, même si on sait qu’elles vont avoir très bien préparé cette finale. Elles auront surement accentué leur travail sur des choses spécifiques dans les jours qui vont précéder la finale. Mais globalement, on a une idée assez précise de leur jeu, et pareil de leur côté je pense, puisqu’elles nous connaissent bien aussi. De plus, elles étaient présentes à notre demi-finale dimanche dernier, donc elles ont des informations. Nous en avons aussi. Une des clés sera de savoir maîtriser les moments importants du match, comme les phases arrêtés par exemple.
On craint tout le monde, mais on a peur de personne. Forcément, il faut craindre son adversaire tout le temps, le respecter, et savoir qu’un match, et notamment de futsal, plus que de football, n’est jamais linéaire. Il n’y a jamais que des moments faibles ou que des moments forts, cela n’existe pas. Déjà dans le football ce n’est pas vrai, alors en futsal ça l’est encore moins. Le futsal est un jeu de transition, donc on sait qu’il y a des moments que l’on subira, et d’autres où on va avoir la possession. A nous d’avoir le moins de moments faibles. Lors de ces temps faibles, il faudra savoir bien les gérés, et subir intelligemment. En revanche, lors de nos temps forts, il faudra savoir appuyer et leur faire mal. »
Comment envisagez-vous l’avenir de votre équipe après cette finale, quels sont vos objectifs à moyen et long terme ?
« Après cette finale, sur la fin de saison, il va nous rester une opportunité, mince, mais elle existe ; de gagner le critérium régional. Il faudra battre le Stade Brestois 29 avec 3 buts d’écart au match retour. Ce sera très compliqué, mais on essayera de faire le maximum pour se donner des chances. Il y aura aussi les compétitions départementales que l’on veut gagner puisque l’on est tenant du titre en championnat et en coupe. Puis, pour tout ce qui est moyen terme, on va attendre avec impatience la création du championnat de France de Futsal féminin. Pour quelle date, on n’en a pas la maîtrise à ce niveau, mais, nous, on continuera de se préparer pour ça. Nous souhaitons également ouvrir une première catégorie jeune U16 – U18 pour alimenter l’équipe première à terme, et puis continuer à permettre à certaines joueuses d’atteindre les sélections, qu’elles soient départementales ou régionales ou nationales. »
Est-ce que vous avez d’autres choses à ajouter ?
« Simplement souhaiter à tout le monde que ce soit une très belle journée de futsal. J’espère qu’il y aura beaucoup monde qui ne connaît pas la pratique, puisque c’est l’occasion justement de pouvoir découvrir avec de beaux matchs très intenses et intéressant, parce que c’est quelque chose de très spécifique. On va donner le maximum pour leur offrir le meilleur spectacle possible et puis leur donner envie de revenir, et pourquoi pas de rejoindre le club de futsal le plus proche de chez eux. »
Propos recueillis par Marion NICOLAS