Le réveil des Bleuettes !
Publié le 12/08/2018
Aujourd’hui les Françaises jouaient leur troisième et dernier match de phase de groupe. Tenue en échec par une solide équipe néo-zélandaise mercredi, elles n’avaient d’autre choix que s’imposer ce dimanche pour assurer leur qualification en quart de finale. Et c’est chose faite avec cette large victoire contre les Pays-Bas (4-0). Premières de leur groupe A, elles affronteront la République Populaire Démocratique de Corée en quart, jeudi 16 août à Concarneau.
Dans les tribunes, les supporters étaient survoltés. « Les Néerlandaises sont vraiment fortes, il va falloir faire attention » nous disait en début de match une supportrice de l’équipe de France. Mais dès l’ouverture du score, elle se tourne vers nous en affirmant tout sourire « C’est bon, maintenant elles vont gagner ! ». Il n’en fallait pas moins que ce premier but pour voir les supporters exulter. Maîtrisant presque à la perfection ce match, les Bleuettes ont fait le bonheur du public. Au total, ce sont 2 262 spectateurs qui ont donné de la voix au stade Marville de Saint-Malo, emmené par les Ang’Elles, le fidèle club des supporters des Bleues et Bleuettes.
Dans l’autre rencontre de ce groupe A, le Ghana l’a emporté 1-0 face à la Nouvelle-Zélande.
France – Pays-Bas, les photos.
La France retrouvera la Corée du Nord en quart de finale, jeudi 16 août à Concarneau. Un match qui s’annonce intense, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que l’affiche de la précédente finale de la Coupe du Monde U-20 en 2016 en Papouasie Nouvelle-Guinée.
Noël le Graët nous a livré ses impressions sur ce match, au score logique selon lui : « Sortir des poules c’est bien, ce n’est pas facile. Ce soir, les filles ont fait un très bon match, le score est logique. L’entraîneur a pris quelques risques qui ont payé. On a des joueuses avec des qualités au-dessus de la moyenne. Cette qualification est logique. La plupart des joueuses jouent en D1 dans des grands clubs, elles ont la volonté de bien faire et montrent qu’elles sont excellentes. Donc c’est vrai que c’était sûrement un match important. Comme en Russie, il y a des matches clés. C’en était un ce soir.
Interrogé sur l’ambiance en Bretagne il affirme « Je trouve que les stades sont très chouettes. Il y a un accueil partout agréable. Je pense qu’il y aura de plus en plus de monde dans les années à venir. Et on voit que les villes ont fait beaucoup d’effort, les pelouses sont très belles. »
Amélie Delambre, 17 ans, est la plus jeune joueuse de l’équipe de France. Auteure d’un triplé, elle est élue joueuse du match : « J’ai su que j’allais être titulaire à midi, j’étais très contente. Avant le match j’étais très stressée mais après le coup d’envoi, je suis rentrée dans le match. Mettre le premier but m’a libérée et ça allait beaucoup mieux. Au début de la saison je n’aurais jamais pensé faire partie de ce groupe, et mettre ce triplé, je ne peux être que contente, je ne pouvais pas rêver mieux. Après le match contre la Nouvelle-Zélande, on a beaucoup parlé et on s’est dit que ça ne devait plus arriver de jouer comme ça. On était déterminée. En dehors on se connaît toutes très bien, mais contre la Nouvelle-Zélande ça ne s’est pas ressenti. Donc on s’est toutes parlées et remises en question. Et ça s’est vu ce soir »
Gilles Eyquem, le sélectionneur de cette équipe de France a ensuite répondu aux questions des journalistes.
Sur le jeu de l’équipe de France et le discours post-deuxième journée.
« On attendait cela. C’était ce que je connais de mon équipe. Je sais qu’elle est capable de faire mieux que ce qu’elle a pu produire contre le Ghana ou la Nouvelle-Zélande même si ce n’était pas le même jeu en face. Les Pays-Bas jouent plus au ballon et c’est un jeu qui nous convient mieux. Et je crois qu’on est vraiment plus à l’aise quand on a un peu d’espace et qu’on peut prendre de la vitesse.
J’ai parlé de l’exigence du haut niveau avec les joueuses, des valeurs qu’il fallait montrer pour espérer atteindre l’objectif qu’on s’est fixés tous ensemble. J’étais vraiment frustré par le fait qu’elles sont capables de mieux. Il fallait secouer tout ça, et qu’elles comprennent qu’elles avaient besoin de plus d’engagement, que ça n’allait pas se faire tout seul. Il fallait absolument élever le niveau. Aujourd’hui c’est une belle réussite. Il y a des choix qui vont peut-être permettre au groupe de se ressouder et aller de l’avant. »
Sur les changements effectués pour ce match, et la non titularisation de Katoto.
« Je pense que c’est un petit peu difficile de se projeter sur le prochain match. Il reste encore 3 jours pour travailler. Pour Amélie, c’est vrai que je m’attendais à cet engagement, ses capacités athlétiques, et surtout sa capacité à être très présente devant le but. Je ne sais pas si ça va bousculer la hiérarchie, mais j’espère que ça va surtout permettre à toutes de s’épanouir complètement et de s’impliquer encore plus dans ce projet d’aller chercher cette Coupe du Monde. Il y a aussi à gérer le temps de jeu, j’ai essayé de faire tourner un peu, d’équilibrer au milieu et derrière. Devant j’en ai 6 pour 3 postes, donc j’ai l’embarras du choix, en tenant compte de l’équilibre. Je pense que Marie-Antoinette est en plein doute, et qu’elle a besoin de retrouver sa sérénité. Peut-être qu’on l’attendait trop vite et qu’elle a besoin de plus de temps. Il faut qu’elle évacue la pression. Ses qualités sont là. C’est une joueuse exceptionnelle et elle vous le montrera avant la fin du tournoi. C’est une grande joueuse »
Sur le prochain adversaire de la France, la Corée du Nord.
« C’est un groupe de joueuses avec beaucoup de qualités techniques. Par contre, il semblerait que ce soit différent devant en termes de puissance, que ce que c’était en Papouasie. Les choses aujourd’hui pour nous sont totalement différentes. La seule qui reste de l’époque, c’est Mylène. Je pense qu’on va bien présenter cette équipe de Corée à nos joueuses comme on le fait d’habitude. Ce sont les observateurs qui interviennent et on travaillera en conséquence. »
Réalisé par Julia Chenu
Photos : Franck Perrin