Mondial Féminin : Plusieurs services civiques en un !
Publié le 20/09/2018
Alors que leur mission de service civique s’achève, peu de temps après la fin de la Coupe du Monde Féminine U-20, Baptiste Huon et Youenn Monfort reviennent sur leur expérience avec le Comité d’Organisation Local. Découverte de l’événementiel sportif et des enjeux de développement durable, mais aussi participation à un événement d’ampleur international, tels sont les moments qui ont marqué les deux étudiants. Témoignage.
Si vous deviez décrire votre environnement de travail et votre suivi par le Comité d’Organisation Local ?
Baptiste : « Deux mots : autonomie et proactivité. Le COL nous a laissés très autonome sur nos actions quotidiennes. Il n’y avait pas de comptes à rendre tous les jours mais un suivi de nos projets. On était libres de créer nos animations et nos propositions étaient très souvent acceptées. Avoir cette confiance du COL et de la Ligue de Bretagne de Football m’a réellement plu et a fait de ce service civique une réussite. »
Youenn : « L’autonomie était un point important. On avait une trame, une problématique, et c’était à nous de la résoudre. Finalement, la distance imposée, puisqu’on travaillait dans les bureaux de la Ligue tout en étant rattachés au COL, était une bonne chose pour notre prise d’initiative. »
Vous évoquez la proactivité, et la prise d’initiative. Avez-vous des exemples ?
Baptiste : « L’organisation de la finale de la Coupe de Bretagne avec la Ligue, à Chartres de Bretagne. En plus de notre stand de sensibilisation au développement durable, on a choisi de diffuser des portraits de footballeuses témoignant de leur parcours, pour notre mission « mixité ». Pour ces vidéos, on a voulu montrer que football et féminin pouvaient s’accorder : être une fille, avec les codes de la féminité et pratiquer le foot, c’est possible ! »
Youenn : « Toujours sur cette thématique, avec un autre collègue en service civique, on avait vu dans le calendrier sportif qu’il y aurait un tournoi majeur de beach soccer UNSS. L’idée de promouvoir la Coupe du Monde Féminine U-20 ainsi que les enjeux de mixité sociale nous tentait. Aussi, on a soumis le projet à notre responsable au COL. Le projet a bien fonctionné car les équipes qui patientaient lors du tournoi, s’affrontaient lors d’un quizz et c’était bluffant de voir les connaissances, et méconnaissances quelques fois, de certains sur la pratique féminine. »
Comment avez-vous vécu cette expérience Coupe du Monde ?
Baptiste : « Participer à cette compétition, c’était la cerise sur le gâteau. En plus de pouvoir voir les matches quand nos missions nous le permettaient, j’ai été vraiment content d’accueillir des personnes à mobilité réduite (PMR) et en situation de handicap (PSH) puisqu’un des challenges consistait à les convaincre qu’un événement sportif international comme la Coupe du Monde Féminine U-20 était accessible à toutes et tous. À Concarneau, une dizaine sont venus. Certes, cela semble peu, mais j’ai eu tellement de retours positifs que je retiens surtout ça. Ils étaient allés en Russie, et là, ils ont de nouveau vibré devant l’équipe de France et l’ensemble des nations participantes. Ils sont venus avec tout leur équipement, les drapeaux, les écharpes, c’était génial ! »
Youenn : « Quand on arrive sur site, seul, comme moi à Dinan-Léhon et Baptiste à Concarneau, ça surprend un peu et on peut avoir peur de se sentir dépassé. Notamment car on n’a pas le même statut que les autres collaborateurs du COL. Mais on a été très vite acceptés par tous, l’ambiance était très chaleureuse, comme lors de notre première rencontre au siège du Comité. Et tout au long de la compétition, il a été très simple de travailler ensemble »
Baptiste : « Le développement durable reste encore un sujet à la marge. Il reste beaucoup à faire »
Votre service civique portait à la fois sur l’événementiel mais aussi sur le développement durable. Quels sont les enseignements que vous tirez de ces 6 mois ?
Youenn : « J’ai déjà eu des expériences sur des grands événements sportifs, notamment dans le cadre de mon cursus en Management du Sport mais cette fois, c’était vraiment différent. C’était un poste à la fois divers et complémentaire, j’ai presque eu l’impression d’avoir fait plusieurs services civiques en un ! En plus, le caractère est inédit, c’est la première fois qu’un organisateur d’événement crée ce type de poste. Le service Impact et Héritage est pionnier dans le domaine du service civique, mais aussi sur les thématiques abordées. J’espère que ça va encourager d’autres personnes à postuler, et d’autres organisateurs à se pencher sur ces sujets ! En résumé, j’ai vraiment apprécié l’expérience humaine que j’ai vécue, que ce soit avec le COL, la Ligue, les associations rencontrées. L’expérience personnelle était aussi enrichissante que l’expérience professionnelle. »
Baptiste : « Contrairement à Youenn, je n’avais pas cette formation en Management du Sport puisque je suis en études de droit. Je me suis rendu compte que dans une compétition, même à ce niveau international, le développement durable reste encore un sujet à la marge. Ce n’est pas une priorité et il reste beaucoup à faire. Que le Comité d’Organisation ait souhaité s’y atteler et nous ait donné la possibilité de travailler dessus, c’est une opportunité que je ne regrette pas. Et je suis content de voir que nos efforts ont pu être appréciés. À Concarneau, où j’ai travaillé, le Venue Manager insistait auprès de chaque responsable pour qu’il sensibilise ses équipes et prestataires sur les questions de tri et respect de l’environnement. C’était un vrai plus ! Enfin, on a pu vraiment voir l’impact de nos actions. Par exemple, les mégots. En arrivant sur site, il y en avait beaucoup au sol mais à la fin du tournoi, j’ai fait un tour du stade et il n’y en avait presque aucun ! En revanche les cendriers appartenant à la société avec laquelle on a travaillé, MéGO, étaient pleins. Ça veut dire que tout le monde, staff comme public, a respecté nos actions, et surtout, l’environnement ! »
Propos recueillis par Julia Chenu