J-9 avant la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, France 2018 ! Du 5 au 24 août vous pourrez assister à cette compétition sur 4 sites : Vannes, Concarneau, Dinan-Léhon et Saint Malo. À quelques jours de l’entrée en lice de ces jeunes talents, focus sur une fonction essentielle de l’organisation, celle de Team Liaison Officer (TLO). Ils seront 16… ou plutôt elles, puisque ce sont 16 femmes qui ont été sélectionnées afin d’accompagner au plus près les équipes durant le tournoi.
Les candidates ont été recrutées par le Comité d’Organisation Local (COL) cet hiver. Un prérequis pour assurer la fonction ? Connaître la culture du pays auquel on est affecté, en parler la langue mais aussi l’anglais et le français bien sûr. Pourquoi cette particularité ? La TLO, Officière de liaison d’équipe en français, est chargée d’assurer le lien entre l’équipe et tous les interlocuteurs qui gravitent autour d’elle : COL, FIFA, hébergement, terrains d’entraînement, transport, sécurité, entre autres. Elles sont les yeux, les oreilles et les porte-paroles du COL au service des 16 équipes de cette Coupe du Monde Féminine U-20.
Rencontre avec Émilie (TLO du Ghana), Elisabeth (Mexique), Astrid (Espagne) et Élodie (Haïti) qui font partie des 16 Team Liaison Officers du tournoi.
Si les TLOs ont toutes une affinité avec le sport – telles Élodie, ancienne joueuse de l’équipe de France (78 sélections entre 1995 et 2004) ou Émilie et Astrid, professeures d’EPS – leurs motivations vont au-delà. Elisabeth, née en Espagne et travaillant à Londres depuis une quinzaine d’années, a toujours navigué entre différentes communautés. Pour elle, cet événement représente une nouvelle occasion de vivre une expérience internationale. Astrid, originaire de Bretagne, estime que cette compétition est une chance pour sa région et la mise en valeur de son patrimoine. Les sélections vont découvrir le folklore breton, sa gastronomie ou encore ses lieux historiques.
La dimension impact et héritage de la Coupe du Monde Féminine U-20 est aussi prégnante. « Avec la Coupe du Monde 2019 qui est également organisée par la France, cette compétition U-20 est une super opportunité pour le football féminin et le développement de la pratique du sport féminin en général. J’espère que tout se passera très bien et que les médias mettront en lumière la compétition. En plus, il y a toute une partie développement économique et environnementale pour les villes hôtes de ce Mondial, et j’ai hâte de voir les bénéfices laissés par la compétition » nous livre Émilie.
À l’issue du tirage au sort des groupes, les TLOs ont pu rencontrer leurs équipes et gardent un contact régulier avec elles. Pour Émilie, qui n’avait pas de connaissance spécifique du Ghana, représenter ce pays est une opportunité d’en découvrir plus. Très rapidement intégrée par l’équipe ghanéenne, elle a hâte de les retrouver et faire en sorte que le temps passé en Bretagne se déroule au mieux. Astrid, TLO de l’Espagne, surenchérit : « J’ai pu visiter le terrain avec le coach et le TM, et la seule chose voulue par l’entraîneur a été que le gazon soit parfaitement coupé et arrosé ! Il m’a même proposé d’amener du vin, pour partager avec lui du Jamon espagnol (rire). On sent la convivialité qui émane de cette équipe, sans oublier bien sûr la concentration dont elle fait preuve. Ma relation avec le staff espagnol est très bonne ».
« Agir dans l’ombre pour que l’équipe se sente au mieux »
Astrid, TLO de l’Espagne
Au service des besoins organisationnels du groupe, les TLOs vont devoir répondre aux demandes spécifiques comme la réservation d’un créneau pour un entraînement ou le déplacement en car de leur équipe. Mais elles vont surtout devoir anticiper et gérer les besoins de dernière minute. Leur mission est donc claire : entourer l’équipe pour s’assurer que les joueuses et le staff n’aient à se concentrer que sur la compétition. Elisabeth, qui a déjà tenu ce rôle par le passé, sait, par exemple, que les joueuses peuvent oublier leur accréditation à l’hôtel. Elle devra donc chaque jour vérifier, avant le départ en car, que tout est en ordre. Pour Astrid, ce poste consiste à « agir dans l’ombre pour que l’équipe se sente au mieux ».
Les TLOs sont les premières supportrices de leur équipe mais elles ont aussi d’autres attentes, comme la mise en place d’une entraide entre chaque TLO et d’une communication parfaite. Un groupe Whatsapp a ainsi été créé entre elles pour favoriser les échanges. L’objectif est aussi d’être en relation permanente avec le COL et la FIFA. « Ils sont très réactifs à la moindre sollicitation, indique Émilie. On se sent bien encadrées et on sait qu’ils répondront à toutes nos questions tout au long du tournoi »
Pour elles, cette aventure se poursuivra à l’issue du de compétition. L’expérience leur servira personnellement que professionnellement. Depuis la fin de sa carrière sportive, Élodie, TLO d’Haïti, ne tient pas en place et a continué à relever de multiples challenges. Ce poste était un nouveau défi : « Cette opportunité correspondait à ce que je recherchais. J’ai envie de découvrir de nouvelles choses -sans doute par mon caractère de sportive de haut niveau- d’apprendre, de me mettre au défi d’aller plus loin. Une fois que j’aurai fait le tour de mon poste actuel (professeure et Directrice du service sport à l’Université de Toulouse), j’aimerais aller travailler pour un organisme international, en France ou à l’étranger. Donc être TLO va me pousser à parler de nouveau anglais et je serai en contact avec des personnes de toute nationalité. Une chance ! » Émilie quant à elle, avait déjà occupé ce poste. En 2015 elle avait été TLO de l’équipe de Macédoine de Handball masculin dans le cadre du tournoi international XXL de Nantes, prélude à la Coupe du Monde au Qatar. Cette année est l’occasion pour elle de se confronter à une gestion différente. Elle va découvrir le fonctionnement d’une équipe féminine de jeunes. Et espère qu’après la Russie, cette Coupe du Monde Féminine U-20 permettra de lancer celle des A, organisée du 7 juin au 7 juillet 2019 dans 9 villes françaises. 25 TLOs seront alors mobilisées. Le recrutement a d’ailleurs commencé.
Réalisé par Julia Chenu
